En janvier 1914, Henry Ford, propriétaire de la Ford Motor Company qui construisait la Ford T, la voiture la plus populaire de l’époque, prit une décision a priori surprenante : alors que les ouvriers gagnaient en moyenne 2,34 dollars de l’heure pour une journée de travail de 9 heures, il augmenta les salaires à 5 dollars par journée de travail de 8 heures (« 5 $ a day »). Quelles pouvaient être les motivations d’Henry Ford de prendre une telle décision, qui représentait près de la moitié de ses profits ?
Les raisons exactes de cette décision ne sont pas tout à fait précises, mais nous savons qu’elle est au moins en partie due à l’inquiétude suscitée à l’époque par la démotivation des salariés, mécontents de leurs conditions de travail : ils changeaient par conséquent fréquemment d’emploi ; les employeurs, de leur côté, étaient conduits à licencier les salariés trop peu productifs.
Le Graphique 3.4 présente les conséquences de la politique salariale menée par Henry Ford sur le taux de rotation ou de turn over de la main-d’œuvre et le taux de licenciement annuels dans l’entreprise Ford aux États-Unis.
Ex post, le salaire d’efficience présente ainsi les avantages :
Dans ce cas, contrairement à la thèse néoclassique que nous aborderons dans le point suivant, ce n’est donc pas la hausse de la productivité qui permet la hausse des salaires : ce sont des salaires élevés qui entraînent une hausse de la productivité.
Il n’est alors pas nécessaire d’exercer un contrôle étroit des travailleurs, ce qui compense l’élévation du coût salarial liée au versement du salaire d’efficience.
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